lundi 2 octobre 2017

Pourquoi a-t-on créé Boucau en 1857 (fin)

Le Préfet des Basses Pyrénées dans son arrêté du 18/9/1857 arrête :
Article 1er
A partir du trente septembre courant la nouvelle commune de Boucau relèvera de l’administration du département des Basses Pyrénées. En conséquence M le Sous-Préfet de l’arrondissement de Bayonne et M le Maire de Boucau prendrons ce même jour possession directe chacun pour ce qui le concerne, des services administratifs de la nouvelle commune, à l’exception pourtant des services de l’état civil et de la police dont M le Maire de Boucau est en possession depuis le 15 de ce mois
….
Article 3
Le Conseil Municipal de l’ancienne commune de Tarnos est et demeure dissout.

Les registres d’état civil sont en possession du nouveau Maire de Boucau depuis le 15/9/1857. Le 16 septembre à 10 heures du matin, est enregistré le premier décès qui survient au Petit Arey, il s’agit de Catherine Forcets âgée de 42 ans, fille de Etienne et de Catherine Bats, épouse de Jean Destribats qui est décédé à 1 heure du matin.
La première naissance est enregistrée le 30 septembre à dix heures du matin. Il s’agit de Joséphine Novion, née le 28/9 à 11 heures du soir, dans la maison Joanichon, fille de Jean Novion, boulanger et de Marthe Dicharry
La première union est célébrée le 5 octobre par Jean Baptiste Novion (adjoint). Il unit Michel Larroudé, natif de Saint Martin, mais vivant à Boucau et Cécile Tronca, née à Tarnos.

La première réunion du Conseil Municipal a lieu le 11 novembre 1857, a quatre heures de l’après-midi, elle a été prescrite par l’arrêté de Monsieur le Préfet en date du 3 novembre. Elle a pour but d’installer les membres de la commission municipale.
Ces membres sont en plus de Pierre Lacouture, Maire, Eugène Bourgeois, 46 ans pilote major, Pierre Castillon, 50 ans, meunier, Joseph Destremaut, 50 ans, laboureur, Jacques Dibos, 60 ans, laboureur, Charles Lalanne, 34 ans, meunier, Jean Baptiste Pambrun, 29 ans laboureur, Jean-Pierre Elysée Rives 71 ans, rentier.
Les membres de la commission acceptent leur charge et font la déclaration suivante :
« Je jure fidélité à la Constitution et fidélité à l’Empereur »

Voici les biographies succinctes des membres de la commission

Pierre Lacouture :
(Entrepreneur de Travaux Publics)
Il vient d’être nommé Maire de Boucau par le Préfet. Il est né à Tarnos le 31 décembre 1787, il est le fils de Jean Lacouture et de Marie Duboy.
Le 2 octobre 1810 il épouse à Tarnos Marie Lallemand.
Il est décédé au Boucau, maison Cantine le 5 septembre 1874. Monsieur Laborde lui succède comme maire.
Entrepreneur de travaux publics, il achète nombre de propriétés dans le quartier de Boucau : la Cantine, Moutic, Tirette et la propriété de Junca (dans laquelle seront construits tous les bâtiments communaux)
Il est élu municipal dès le 14/3/1822, sa carrière politique prendra fin avec son décès. En 1846 il est nommé maire de Tarnos, le 14/9/1857, maire de Boucau.

Eugène Bourgeois

(Pilote Major de la Barre de Bayonne)
Louis Eugène Napoléon Bourgeois est né à Tarnos le 2 novembre 1811. Il est le fils de Jean Bourgeois, pilote major de la Barre et de Henriette Eulalie Geindreau. Le 13 octobre 1839 il épouse à Tarnos Anne Gras. Il est décédé à Boucau le 12/4/1880.
Il sera le premier commandant du remorqueur à vapeur Adour n°1. Il sera ensuite Pilote Major au décès de son père en 1847.
Il est élu au CM de Tarnos en 1852.

Pierre Castillon
(Meunier)
Pierre Castillon est meunier au moulin d’Huréous. Il est né à Tarnos le 4 novembre 1806. Il est le fils de Pierre Castillon et de Marie Darrigues. Le 25 avril 1837, il épouse à Tarnos Françoise Labeylie. Il est mort à Boucau, moulin d’Hureous, le 29/11/1887.
Il est élu au CM en 1837, 1840, 1846, 1848, 1852, 1855. Il sera également élu en 1878 et en 1884.

Jacques Dibos
(Propriétaire cultivateur)
Jacques Dibos est laboureur. Il est né à Tarnos le 11/3/1796. Il est le fils de Dominique Dibos et de Marie Bouheben. Le 25 juin 1817 il épouse à Tarnos Catherine Laporte. Jacques Dibos est décédé le 9 décembre 1882, à l’âge de 86 ans, dans la maison Leporte.
Elu en 1846, réélu en 1848, 1852, 1855.

Charles Lalanne
(Meunier)
Charles Lalanne est le meunier d’Esbouc. Il est né le 15 juillet 1823 à Tarnos. Il est le fils de Salvat Lalanne et de Jeanne Darrieu. Il s’est marié avec Jeanne Marie Gassiot.
Il est décédé à Arsague où il possède des biens.
Elu en 1848, 1852 et 1855. Il sera élu en 1878.

Joseph Destremaut
(Propriétaire cultivateur)
Joseph Destremaut est né à Tarnos le 14 novembre 1807. Il est le fils de Jean Destremaut et de Marie Gassané. Il a épousé à Tarnos le 27 janvier 1837 Jeanne Campozet, de la ferme de Pachiou. Il est décédé dans sa maison de Lassus le 12 mars 1869.
Elu en 1852 et 1855.

Jean-Baptiste Pambrun
(Propriétaire cultivateur)
Jean-Baptiste Pambrun est né à Tarnos le 10 août 1828. Il est le fils de Bertrand Pambrun et de Marguerite Hirigoyen, l’héritière de la ferme Barroumes. Jean Baptiste Pambrun épouse à Tarnos le 27 novembre 1855 Marie Novion. Il est décédé à Boucau le 5 décembre 1892.
C’est le seul à ne pas être élu quand il est nommé en 1857.
Par la suite il sera élu en 1860, 1865, 1874, 1878, 1881, 1884, 1888 et 1892.

Jean-Pierre Rives
(Rentier)
Jean-Pierre Rives est né à Mazamet le 14 août 1786. Il est le fils de Jean Elysée Rives et de Marie Marthe Austry. Le 22 juin 1808, il épouse à Mazamet Charlotte Elisabeth Benoit, il n’y aura pas de descendance de cette union. Négociant, il exploite à Bayonne depuis les années 1820 une maison de commerce qui a des succursales à Paris et en Belgique. Il est décédé à Boucau le 17/4/1861.
Le 15 avril 1824 il achète à Tarnos, quartier du Boucau, à Jean Laurent Singher (pâtissier) une propriété connue sous le nom de Laclau, pour la somme de 12000 francs.
Le 9 avril 1841, il achète à Charles Daramy, la propriété de Grazincau d’une superficie de 10ha 13a 95 ca. Cette propriété jouxte celle de Laclau.
Le 3 juin 1841, il adopte Zélie Singher qui est l’épouse de Jean Antoine Numa Guilhou et la mère d’Ernest Guilhou.
Elu en 1852, 1855 et 1860

La nouvelle commune ne possède rien. Les réunions du Conseil Municipal se tiennent chez le Maire, maison Cantine. C’est lui qui détient également tous les documents administratifs. Il n’existe que l’école, située à Lahillade (La Gargale) avec un instituteur, Monsieur Destrac.
Il n’y a pas d’église, le culte va être célébré dans la chapelle privée de Monsieur Laborde (maison Bel Air) à partir du mois d’août 1858.

La commune nouvellement créée n’aura de cesse de réclamer un débouché maritime. Elle le fait une première fois en février 1866. Le Ministre de l’Intérieur conclut ainsi cette affaire en écrivant au Préfet des Landes.

« Vous me faites remarquer à cette occasion que la commune de Boucau n’était naguère qu’une section de la commune de Tarnos et que lorsque cette section fut enlevée à Tarnos pour passer dans le département des Basses-Pyrénées, on étudia avec soin la délimitation …
En conséquence il ne nous paraît pas nécessaire aujourd’hui de recommencer une étude qui a été aussi approfondie et dont le résultat serait un nouvel amaigrissement de la commune de Tarnos. »

En 1877 la commune de Boucau demande à nouveau son extension vers la mer. La réponse du ministre est laconique.

« J’ai décidé qu’il ne serait pas, quant à présent, nécessaire de donner suite à ce projet »

Les choses restent en l’état jusqu’en 1912, où il existe un projet de réunion de Tarnos aux BP.
En 1931, c’est la direction des Forges qui demande, pour des raisons de maintien de l’ordre à ce que le territoire de l’usine ainsi que des quartiers qui l’entourent soient réunis à la commune de Boucau. Le Préfet demande au commissaire spécial chargé de la sécurité à Bayonne de lui fournir une réponse sur l’opportunité du projet.

« …l’apport d’un contingent important d’électeurs communistes dans une circonscription déjà agitée par le centre de Boucau, mécontenterait les diverses personnalités politiques de l’arrondissement de Bayonne …
Il est de plus à craindre que les ressources budgétaires de Boucau augmentant, ne favorisent la propagande extrémiste par les divers secours à attribuer aux groupements communistes, secours refusés ou diminués jusqu’à ce jour par l’autorité préfectorale… »

Une dernière tentative a lieu en 1941, elle concerne les quartiers de la Cité des Forges, de l’avenue Jean Jaurès et de la rue de Lille. La municipalité de Tarnos n’est pas d’accord, et elle propose le rattachement entier de Tarnos aux BP.

Un événement va sortir Boucau de sa léthargie et insuffler un nouveau souffle à la ville, l’arrivée des Forges de l’Adour en 1881. Mais ceci est une autre histoire.

Jean-Pierre CAZAUX

Vendredi 15 septembre 2017

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