Le Préfet des
Basses Pyrénées dans son arrêté du 18/9/1857 arrête :
Article 1er
A partir du trente
septembre courant la nouvelle commune de Boucau relèvera de l’administration du
département des Basses Pyrénées. En conséquence M le Sous-Préfet de
l’arrondissement de Bayonne et M le Maire de Boucau prendrons ce même jour
possession directe chacun pour ce qui le concerne, des services administratifs
de la nouvelle commune, à l’exception pourtant des services de l’état civil et
de la police dont M le Maire de Boucau est en possession depuis le 15 de ce
mois
….
Article 3
Le Conseil
Municipal de l’ancienne commune de Tarnos est et demeure dissout.
Les registres
d’état civil sont en possession du nouveau Maire de Boucau depuis le 15/9/1857.
Le 16 septembre à 10 heures du matin, est enregistré le premier décès qui
survient au Petit Arey, il s’agit de Catherine Forcets âgée de 42 ans, fille de
Etienne et de Catherine Bats, épouse de Jean Destribats qui est décédé à 1
heure du matin.
La première
naissance est enregistrée le 30 septembre à dix heures du matin. Il s’agit de
Joséphine Novion, née le 28/9 à 11 heures du soir, dans la maison Joanichon,
fille de Jean Novion, boulanger et de Marthe Dicharry
La première union
est célébrée le 5 octobre par Jean Baptiste Novion (adjoint). Il unit Michel
Larroudé, natif de Saint Martin, mais vivant à Boucau et Cécile Tronca, née à
Tarnos.
La première
réunion du Conseil Municipal a lieu le 11 novembre 1857, a quatre heures de l’après-midi,
elle a été prescrite par l’arrêté de Monsieur le Préfet en date du 3 novembre.
Elle a pour but d’installer les membres de la commission municipale.
Ces membres sont
en plus de Pierre Lacouture, Maire, Eugène Bourgeois, 46 ans pilote major,
Pierre Castillon, 50 ans, meunier, Joseph Destremaut, 50 ans, laboureur,
Jacques Dibos, 60 ans, laboureur, Charles Lalanne, 34 ans, meunier, Jean
Baptiste Pambrun, 29 ans laboureur, Jean-Pierre Elysée Rives 71 ans, rentier.
Les membres de la
commission acceptent leur charge et font la déclaration suivante :
« Je jure fidélité à la Constitution et
fidélité à l’Empereur »
Voici les
biographies succinctes des membres de la commission
Pierre Lacouture :
(Entrepreneur
de Travaux Publics)
Il
vient d’être nommé Maire de Boucau par le Préfet. Il est né à Tarnos le 31
décembre 1787, il est le fils de Jean Lacouture et de Marie Duboy.
Le
2 octobre 1810 il épouse à Tarnos Marie Lallemand.
Il
est décédé au Boucau, maison Cantine le 5 septembre 1874. Monsieur Laborde lui
succède comme maire.
Entrepreneur
de travaux publics, il achète nombre de propriétés dans le quartier de
Boucau : la Cantine, Moutic, Tirette et la propriété de Junca (dans
laquelle seront construits tous les bâtiments communaux)
Il
est élu municipal dès le 14/3/1822, sa carrière politique prendra fin avec son
décès. En 1846 il est nommé maire de Tarnos, le 14/9/1857, maire de Boucau.
Eugène Bourgeois
(Pilote
Major de la Barre de Bayonne)
Louis
Eugène Napoléon Bourgeois est né à Tarnos le 2 novembre 1811. Il est le fils de
Jean Bourgeois, pilote major de la Barre et de Henriette Eulalie Geindreau. Le
13 octobre 1839 il épouse à Tarnos Anne Gras. Il est décédé à Boucau le
12/4/1880.
Il
sera le premier commandant du remorqueur à vapeur Adour n°1. Il sera ensuite
Pilote Major au décès de son père en 1847.
Il
est élu au CM de Tarnos en 1852.
Pierre Castillon
(Meunier)
Pierre
Castillon est meunier au moulin d’Huréous. Il est né à Tarnos le 4 novembre
1806. Il est le fils de Pierre Castillon et de Marie Darrigues. Le 25 avril
1837, il épouse à Tarnos Françoise Labeylie. Il est mort à Boucau, moulin
d’Hureous, le 29/11/1887.
Il
est élu au CM en 1837, 1840, 1846, 1848, 1852, 1855. Il sera également élu en
1878 et en 1884.
Jacques Dibos
(Propriétaire
cultivateur)
Jacques
Dibos est laboureur. Il est né à Tarnos le 11/3/1796. Il est le fils de
Dominique Dibos et de Marie Bouheben. Le 25 juin 1817 il épouse à Tarnos
Catherine Laporte. Jacques Dibos est décédé le 9 décembre 1882, à l’âge de 86
ans, dans la maison Leporte.
Elu
en 1846, réélu en 1848, 1852, 1855.
Charles Lalanne
(Meunier)
Charles
Lalanne est le meunier d’Esbouc. Il est né le 15 juillet 1823 à Tarnos. Il est
le fils de Salvat Lalanne et de Jeanne Darrieu. Il s’est marié avec Jeanne
Marie Gassiot.
Il
est décédé à Arsague où il possède des biens.
Elu
en 1848, 1852 et 1855. Il sera élu en 1878.
Joseph Destremaut
(Propriétaire
cultivateur)
Joseph Destremaut
est né à Tarnos le 14 novembre 1807. Il est le fils de Jean Destremaut et de
Marie Gassané. Il a épousé à Tarnos le 27 janvier 1837 Jeanne Campozet, de la
ferme de Pachiou. Il est décédé dans sa maison de Lassus le 12 mars 1869.
Elu
en 1852 et 1855.
Jean-Baptiste Pambrun
(Propriétaire
cultivateur)
Jean-Baptiste
Pambrun est né à Tarnos le 10 août 1828. Il est le fils de Bertrand Pambrun et
de Marguerite Hirigoyen, l’héritière de la ferme Barroumes. Jean Baptiste
Pambrun épouse à Tarnos le 27 novembre 1855 Marie Novion. Il est décédé à
Boucau le 5 décembre 1892.
C’est le seul à ne
pas être élu quand il est nommé en 1857.
Par la suite il
sera élu en 1860, 1865, 1874, 1878, 1881, 1884, 1888 et 1892.
Jean-Pierre Rives
(Rentier)
Jean-Pierre Rives
est né à Mazamet le 14 août 1786. Il est le fils de Jean Elysée Rives et de
Marie Marthe Austry. Le 22 juin 1808, il épouse à Mazamet Charlotte Elisabeth
Benoit, il n’y aura pas de descendance de cette union. Négociant, il exploite à
Bayonne depuis les années 1820 une maison de commerce qui a des succursales à
Paris et en Belgique. Il est décédé à Boucau le 17/4/1861.
Le 15 avril 1824
il achète à Tarnos, quartier du Boucau, à Jean Laurent Singher (pâtissier) une
propriété connue sous le nom de Laclau, pour la somme de 12000 francs.
Le 9 avril 1841,
il achète à Charles Daramy, la propriété de Grazincau d’une superficie de 10ha
13a 95 ca. Cette propriété jouxte celle de Laclau.
Le 3 juin 1841, il
adopte Zélie Singher qui est l’épouse de Jean Antoine Numa Guilhou et la mère
d’Ernest Guilhou.
Elu en 1852, 1855
et 1860
La nouvelle
commune ne possède rien. Les réunions du Conseil Municipal se tiennent chez le Maire,
maison Cantine. C’est lui qui détient également tous les documents
administratifs. Il n’existe que l’école, située à Lahillade (La Gargale) avec
un instituteur, Monsieur Destrac.
Il n’y a pas
d’église, le culte va être célébré dans la chapelle privée de Monsieur Laborde
(maison Bel Air) à partir du mois d’août 1858.
La
commune nouvellement créée n’aura de cesse de réclamer un débouché maritime.
Elle le fait une première fois en février 1866. Le Ministre de l’Intérieur
conclut ainsi cette affaire en écrivant au Préfet des Landes.
« Vous me faites remarquer à cette
occasion que la commune de Boucau n’était naguère qu’une section de la commune
de Tarnos et que lorsque cette section fut enlevée à Tarnos pour passer dans le
département des Basses-Pyrénées, on étudia avec soin la délimitation …
En conséquence il ne nous paraît pas
nécessaire aujourd’hui de recommencer une étude qui a été aussi approfondie et
dont le résultat serait un nouvel amaigrissement de la commune de
Tarnos. »
En
1877 la commune de Boucau demande à nouveau son extension vers la mer. La
réponse du ministre est laconique.
« J’ai décidé qu’il ne serait pas,
quant à présent, nécessaire de donner suite à ce projet »
Les
choses restent en l’état jusqu’en 1912, où il existe un projet de réunion de
Tarnos aux BP.
En
1931, c’est la direction des Forges qui demande, pour des raisons de maintien
de l’ordre à ce que le territoire de l’usine ainsi que des quartiers qui
l’entourent soient réunis à la commune de Boucau. Le Préfet demande au
commissaire spécial chargé de la sécurité à Bayonne de lui fournir une réponse
sur l’opportunité du projet.
« …l’apport d’un contingent
important d’électeurs communistes dans une circonscription déjà agitée par le
centre de Boucau, mécontenterait les diverses personnalités politiques de l’arrondissement
de Bayonne …
Il est de plus à craindre que les
ressources budgétaires de Boucau augmentant, ne favorisent la propagande
extrémiste par les divers secours à attribuer aux groupements communistes,
secours refusés ou diminués jusqu’à ce jour par l’autorité préfectorale… »
Une
dernière tentative a lieu en 1941, elle concerne les quartiers de la Cité des
Forges, de l’avenue Jean Jaurès et de la rue de Lille. La municipalité de
Tarnos n’est pas d’accord, et elle propose le rattachement entier de Tarnos aux
BP.
Un événement va
sortir Boucau de sa léthargie et insuffler un nouveau souffle à la ville,
l’arrivée des Forges de l’Adour en 1881. Mais ceci est une autre histoire.
Jean-Pierre CAZAUX
Vendredi 15
septembre 2017
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